A Propos

Un niveau impressionnant

Depuis le 31 janvier, le public de la capitale déguste le Jazz sous toutes ses formes. Chronique d’une « boulimie culturelle » débordante. Jean François CHANNON pour sa 10è édition, le festival annuel de « Jazz sous les manguiers » a choisi pour thème « l’Afrique, mère du Jazz ». Dans le cadre très africain d’African Logic et sous les manguiers de cet espace se dérou-lent depuis le 31 janvier 1997 des concerts mettant en scène des vedettes d’ici et d’ailleurs. Selon le colonel Teyang le président du festival « Jazz sous les manguiers » « La sé-lection a été plus rigoureuse à tous les niveaux Les groupes retenus sont ceux qui travaillent depuis des années. Nous avons pour ambition de rendre professionnel ce festival qui existe depuis 10 ans ». Le Jazz se «boit» donc à profusion à Yaoundé depuis le début de cette tradition culturelle. Quelques fois les goûts sont un peu aigres, il est vrai. C’est le cas des spectacles, de certains groupes sur lesquels on avait pourtant beaucoup misé pour ce 10è anniversaire de « Jazz sous les manguiers ». On peut citer entre autre Azyck, et le Baba Moussa Big Band. Ces deux groupes qui regorgent des individualités impressionnantes ont servi au public un spectacle un peu décevant « Azyck et Baba Moussa bien qu’ils soient situés au sommet du jazz camerounais. ont joué du déjà vu. On a l’impression qu’ils ne travaillent plus assez. Ce sont les mêmes morceaux depuis cinq ans du moins. Il n’y a aucune évolution… C’est bien dommage » peuvent commenter des mélomanes à l’Espace African Logic.

Le réconfort des anciens

Par contre, Terrence Ngassa et son sextet ont électrisé la foule le 6 février dernier. On sait qu’il y a un effet Ngassa. Chaque fois que ce jeune homme de 25 ans monte sur scène depuis, cinq ans qu’ iI est dans ce festival ses passages restent toujours gravés dans les mémoires des mélomanes. Cette année, il est venu avec des chansons élaborées à partir de sa culture traditionnelle de I ‘Ouest Cameroun. Avec son jeu de trompette, régulier et continu, son cos-tume à la Miles Davis, Terrence Ngassa est certainement le jazzman camerounais qui aura supplanté cette 10è édition de « Jazz sous les man-guiers ». Dans le même sillage, comment ne pas apprécier positivement les prestations des « BAO » Ted Mekoulou, et Julien Babeborna, deux autres figures du jazz camerounais qui ont mis en forme les « All Stars jazz? » Ted Mekoulou, après la fameuse « ratée » de la 9è édition il est revenu au public plus vivace, servant à celui-ci une trompette à la Marsallis. Il a prouvé qu’on peut toujours cèmpter sur les anciens de sa carrure. Le Groupe « Lenn Sissay Quintet qui nous venait d’Angleterre grâce au bon soin du British Cotmcil de Yaoundé, a quant à lui servi aux mélomanes de la capitale du « jamais encore vu » « Jazz sous les manguiers ». Lean Sissay, le leader du groupe allie poésie et Jazz. Pen-dant que Jean-Baptiste David le talentueux saxophone du groupe fait vibrer son instrument, Lean récite des poèmes en mémoire des Noi victimes depuis toujours des violences restées historiques. Ce fut tellement émouvant que le public acclamé à maintes reprises k L Sissay Quintet et oublié l’absence de Donny Elwood programmé juste après eux.
Enfin, pour son ouverture à la culture africaine, mère du Jazz, les organisateurs de la 10è édition du Festival « Jazz sous les manguiers » sont entrain de réussir leur pari. La « soirée africaine » du 7 février 1997 a mis sur scène des artistes comme Jean Piere Essome, Henri Njoh, Mbarga Soukous Marthe Zambo en duo avec son fils Georges Quichard. Une bonne partie de plaisir en tout cas pour le public qui s’est donné rendez-vous ce soir-là à l’Es-pace African Logic du quartier Bastos.

LE MESSAGER N• 58S